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vendredi 5 août 2011

II- La vie politique togolaise

II- La vie politique togolaise

L’A.R.T. sera dès le début marquée par la politique. En effet, le 13 mars 1941, le gouverneur Montagné, pour faire pièce aux revendications coloniales allemandes, avait favorisé la création d’un groupement, le C.U.T. (Comité d’Unité togolaise), unissant dans une commune fidélité à la France des notables du Nord et du Sud. C’est ce groupement transformé en parti politique qui va se faire le support du mouvement nationaliste togolais sous l’impulsion de Sylvanus Olympio qui sait d’ailleurs admirablement utiliser pour la propagande politique locale le personnel des boutiquiers et acheteurs de produits de l’U.A.C. Ainsi, lors des élections législatives du 10 novembre 1946, Martin Akou (C.U.T.) est élu député du Togo à l’Assemblée nationale française contre Nicolas Grunitzky. Jonathan Savi de Tové, ancien secrétaire particulier du gouverneur allemand du Cameroun Ebermayer, qu’il a accompagné dans sa retraite du Rio Muni, de Fernando Po et de l’Espagne a servi d’informateur à Diedrich Westermann, alors pasteur de l’église évangélique de Barcelone, pour sa Grammaire de la langue evhé. Devenu responsable de l’information auprès du gouverneur Montagné en 1939, il est élu en 1946 conseiller de l’Union française pour le C.U.T.
Mais il est bien évident que la personnalité de Sylvanus Olympio domine la scène politique togolaise. Né en 1902 à Lomé dans une famille originaire d’Agoué où son arrière-grand-père, Francisco Olympio da Silva, venu du Brésil, avait fait souche, le chef politique togolais rassemblait en lui-même les complexes qualités des ancêtres portugais, africains et indiens qui faisaient de cet homme parlant aussi bien anglais que français une personnalité hors série de la vie politique africaine.
En face du C.U.T., le P.T.P. (Parti togolais du Progrès) avec à sa tête Nicolas Grunitzky (propre beau-frère de Sylvanus Olympio), ingénieur des Travaux publics, et le Dr Pedro Olympio. Le P.T.P. recrute alors parmi les fonctionnaires et notables amis de l’autorité française. Ses objectifs sont l’indépendance dans l’amitié avec la France.
Mais les populations du Nord veulent marquer leur particularisme vis-à-vis du Sud, si bien que l’on voit former en 1951 l’U.C.P.N. (Union des Chefs et des Populations du Nord) en alliance tactique avec le P.T.P. Ses chefs seront Derman Ayeva, un officier de santé de Sokodé, alors que l’état-major est constitué par les principaux chefs supérieurs de la partie septentrionale du Togo : Bassabi Ouro Atakpa, chef des Bassari, Oudine, chef des Konkomba, Nabiema Tabi, chef des Tyokossi, etc.
En 1952, des querelles internes entraînent l’éclatement du P.T.P. et la création du M.P.T. (Mouvement populaire togolais) avec le Dr Pedro Olympio.
La législation française sur la presse permet la naissance d’un grand nombre de journaux à périodicité variable : Le Guide du Togo, Negreta, La Vie Togolaise, La Muse Togolaise, Le Libérateur du Togoland, Le Phare, La Lumière, Le Petit Togolais, La Flèche, Le Progrès. Seul Le Togo Français devenu en 1956 Le Togo Républicain paraît avec régularité, remplacé en 1958 par un bulletin quotidien d’information et en 1962 par Togo-Presse.

En réalité, la vie politique s’accélérait, prenait un nouveau relief lors des campagnes électorales et, en brousse, durant la saison sèche, saison d’oisiveté paysanne où les acheteurs de produits venaient porter sur les marchés les mots d’ordre politiques.
Demain, juré, promis vous saurez les mouvements et luttes qui ont conduit à la souveraineté nationale avec la question du...

III- Du problème evhé à l’indépendance

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