1- Hydrographie
Ce relief détermine deux bassins hydrographiques qui se partagent équitablement le territoire : celui du Mono et du lac Togo au sud, celui de la Volta au nord.
Le Mono, qui forme sur les cent derniers km de son parcours la frontière avec le Bénin (Dahomey) voisin, prend sa source par 9°15’ précisément au Dahomey entre Penessoulou et Aledjo-Koura. Il reçoit sur sa gauche, à la hauteur de la station de Correcopé, l’Ogou grossi de l’Ofé et, sur sa droite, l’Anié, l’Amou et le Chra qui reçoivent les torrents jaillissant du Fasao, de l’Adélé et de l’Akposso. Le lac Togo, très proche de l’embouchure du Mono, reçoit le Haho qui prend sa source au mont Ahito et le Sio qui vient du mont Agou. Il communique avec la mer à l’est de Grand-Popo.
Le bassin de la Volta est essentiellement représenté, en dehors de la Koulougona et de la Biankouri à l’extrême nord (qui se jettent directement dans la Volta blanche), par l’Oti (qui draine la Koumaga, la Kara, le Mo) et l’Asouakoko (grossie de la Ouaoua et de la Menou) qui se jettent dans la Volta près du village d’Akroso, un peu en aval du confluent de l’Oti.
Le régime des eaux est saisonnier. Presque toutes les rivières s’arrêtent de couler en fin de saison sèche.
2- Géologie et minéralogie
Après la zone sédimentaire transgressive tertiaire qui contient l’un des plus importants gisements de phosphates du monde, un territoire précambrien, couvrant en gros 30 000km² (plus de la moitié de la surface totale du pays), comprend successivement la pénéplaine du Dahomeyen, la série quartzienne de l’Atakorien (chaînes des monts du Togo), la série de Kandé et ses schistes sériciteux, enfin la série de Bouem au faible relief dans laquelle grès et jaspes sont traversés par des filons et veinules de quartz. C’est dans le Bouem que se trouve le gisement de fer de Bangeli. La pénéplaine cambro-ordovicienne de l’Ôti est caractérisée par des argiles schisteuses avec bancs de grès intercalaires. Enfin l’extrême-Nord, au-delà de Dapango, amorce avec une zone granito-gneisique également précambrienne la plaine qui s’étend loin en Haute-Volta.
A la limite de l’Atakorien et de la pénéplaine dahoméenne, on trouve des collines constituées par des roches basiques contenant localement des chromites (monts Ahito et Djeti) et de la bauxite (mont Agou).
3- Les sols
Les sols du Togo ont fait l’objet de la part des pédologues de l’O.R.S.T.O.M. de remarquables études qui permettent de les répartir en trois catégories :
- Les sols riches (20% de la superficie totale), comprenant les sols ferralitiques de la zone montagneuse (favorables au café et au cacao), les terres noires de la région d’Anié et de Correkopé propices au coton, au riz et à la canne à sucre, les terres de barre (environ 200 000ha du Togo méridional), enfin les îlots de terre basique des monts Agou et du pays kabrè.
- Les sols médiocres ferrugineux ou alluvionnaires servent de support aux cultures sont le résultat de l’érosion de feux de brousse ou de pratiques agricoles abusives.
Les pédologues distinguent :
- Les sols ferrugineux tropicaux érodés ;
- Les sols cuirassés ou fortement concrétionnés surtout fréquents dans le Togo septentrional ;
- Les sols squelettiques de montagne (surtout les croupes dénudées et caillouteuses de l’Akébou, de l’Adélé ou du Fasao) ;
- Les sables colluviaux et marins dans lesquels le cocotier représente la seule culture possible.
4- Les grandes régions naturelles
En négligeant les microrégions déterminées par le cloisonnement montagneux, on peut distinguer six grandes régions géographiques :
- Une bande littorale basse et sablonneuse de 2km de profondeur environ qui correspond au Quaternaire et porte les immenses cocoteraies de la côte ;
- une zone de terre de barre (du portugais baIrro= argile) forme un plateau légèrement ondulé dont l’altitude varie de 60 à 200m et qui correspond au Tertiaire ;
- un plateau cristallin (entre 150 et 400m) occupe l’essentiel du bassin du Mono jusqu’à la zone des montagnes. C’est la savane à feu de brousse, la terre à igname et coton ;
- les monts du Togo correspondant aux séries géographiques de Kandé et de l’Atakorien ;
- le bassin togolais de l’Oti comprend un ensemble homogène groupant les formations du Bouem et le Cambro-Ordovicien ;
- enfin la plaine du nord-ouest qui se prolonge en Haute-Volta (Burkina Faso). Cette savane relativement pauvre possède néanmoins au pied des falaises quelques îlots plus fertiles.
5- Végétations
La végétation correspond aux six régions naturelles que nous venons de définir :
- cocoteraie sur la bande littorale ;
- existence dans la zone de terre de barre de restes d’une formation forestière littorale apparentée à la forêt dense et dont quelques « bois fétiches » sont actuellement les seuls témoins ;
- une savane arborée correspondant à l’ensemble du Dahoméen dans le bassin du Mono ;
- une végétation de montagnes avec quelques galeries forestières dans la zone des monts du Togo, cependant que toute une partie surpeuplée, le pays kabrè, n’a plus de végétation d’origine ;
- la plaine de l’Oti avec savane arborée voisine de celle mu Mono ;
- enfin les grès du Voltaïen supérieur avec leurs terres fertiles et peuplées font la transition avec la zone de végétation sahélienne de Haute-Volta (Burkina Faso).
6- Faune
La structure particulière du Togo détermine une faune légèrement déplacée par rapport à celle des pays voisins. C’est ainsi que le microclimat soudanien, tel que dans la montagne d’Agou, à quelques kilomètres au nord-ouest, vit une faune guinéenne typiquement forestière. Suivant la formule de Villiers, le caractère dominant de la faune en ce pays serait : « La distinction en réseau ou mosaïques des principaux ensembles fauniques soudaniens et guinéens qui se juxtaposent plus ou moins marqués selon les saisons, la saison sèche permettant la plus grande extension des formes soudaniennes tandis que la saison des pluies permet de plus libres communications entre la faune des diverses galeries ou îlots forestiers. »
Le Togo est le point de rencontre des éléments forestiers guinéens occidentaux appartenant à l’ensemble qui couvre la zone Gambie-Dahomey et certains éléments forestiers d’Afrique centrale dont l’aire va du Congo Kinshasa à l’est jusqu’au Ghana. Ainsi, le Togo dispose d’une faune variée malheureusement très menacées pour ce qui est des oiseaux et des mammifères.
Arrivée au terme de cette présentation physique du Togo, j’ai peur, avec la sécheresse des termes techniques, de ne pas rendre suffisamment la qualité et l’harmonie des paysages de ce magnifique pays dont le charme et la variété permettent d’importantes possibilités touristiques.
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