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samedi 10 septembre 2011

II- Le coup de force militaire du 13 janvier 1963 et ses suites

II- Le coup de force militaire du 13 janvier 1963 et ses suites

Malgré Bonaparte, le vocabulaire français est étonnamment pauvre lorsqu’il s’agit de révolte militaire, si bien que l’on est contraint d’utiliser des termes allemand (putsch) ou espagnol (pronunciamiento-corrigé par nous-). Le dimanche 13 janvier au matin, le cadavre de Sylvanus Olympio est relevé devant la porte de l’ambassade américaine, un militaire de l’armée togolaise l’a abattu de trois balles de mitraillette.
Les ministres (sauf Théophile Mally) sont cueillis au saut du lit et internés au camp militaire où un Comité insurrectionnel a pris le pouvoir. Ce Comité fait appel à Nicolas Grunitzky et Antoine Méatchi.

Deux causes principales expliquent ce putsch :
 l’une est l’hostilité foncière des originaires du Nord (constituant 80% de l’armée togolaise et de la garde) contre les gens du Sud plus évolués et plus riches,
 l’autre est le refus opposé par le président Olympio de créer une deuxième compagnie.

Mais il est évident que ces mobiles militaires n’auraient pas suffi si un mécontentement profond n’avait pas atteint les diverses couches de la population.
Les populations du Nord supportaient parfois difficilement une gestion administrative opérée par des fonctionnaires originaires de Sud qui avaient tendance à exploiter le pays.

Les chefs traditionnels d’abord utilisés comme agents électoraux avaient été par la suite maladroitement brimés aussi bien dans le Nord que dans le Sud. Les planteurs de cacao de Palimé et de l’Akposso qui étaient les soutiens traditionnels du P.U.T. avaient très mal accueilli une taxe de 5 francs CFA par kilogramme qui leur enlevait une partie de leurs gains. L’élite catholique qui avait été naguère un ferme soutien du P.U.T. se retrouvait dans l’opposition. Présence chrétienne, son journal, avait été saisi plusieurs fois. Enfin, les jeunes et surtout les titulaires de diplômes étaient systématiquement tenus à l’écart du gouvernement.
Cet ensemble de mécontentements explique l’absence complète de réactions et l’effondrement immédiat de l’appareil administratif du gouvernement. Quelques heures après l’assassinat de Sylvanus Olympio, les prisonniers de Mango étaient libérés.
Le gouvernement provisoir, demain, promis, juré vous le saurez.

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