I- Le passage au régime français et les positions politiques
Pour de nombreux commis et enseignants togolais, cette reconversion apparaît souvent difficile. Et finalement un petit nombre seulement réussira cette véritable révolution, ce changement total de leur mode de vie.
Sur le plan missionnaire l’Eglise évangélique évhé, héritière de la Mission de Brême, est autonome, mais, trop jeune pour cette indépendance, les biens immobiliers réputés « allemands » étant d’autre part sous séquestre, l’église n’a d’autre ressource que les cotisations des paroisses. Par ailleurs les pasteurs togolais formés à Westheim restaient très attachés aux bons souvenirs de leur jeunesse et de leur séjour en Allemagne.
D’autre part, le système administratif français laissait beaucoup moins d’autorité, de compétence judiciaire (et partant de ressources) aux chefs coutumiers que le système allemand. Si bien qu’avec les encouragements occultes d’une firme allemande, la D.T.G. (Deutsche Togo Gesellschaft), Compagnie allemande pour l’Afrique, se constitua une ligue : le Bund der deutschen Togoländer qui, dès 1929, envoya des pétitions à la S.D.N.
Ces pétitions toutefois, inspirées par Berlin, ne correspondaient guère qu’aux idées nostalgiques d’un petit groupe de Togolais qui avaient été à l’école allemande et se trouvaient déclassés par rapport à leurs collègues dahoméens ou à des jeunes Togolais ayant intégralement bénéficié de l’école française.
Expulsés en 1939 par le gouverneur Montagné et réfugiés en Gold Coast, les membres du Togo Bund furent internés après l’armistice de juin 1940 à Accra, cependant que plusieurs allaient se réfugier en territoire français dans l’Akposso-Ouest à Badou.
Le maintien de l’ordre ne posa jamais aucun problème sinon durant l’année 1933 au cours de laquelle l’augmentation des taxes de marché entraîna des émeutes à Lomé. L’énergie de l’administrateur-maire, M. Fréau, et la présence d’une compagnie de tirailleurs sénégalais permirent de rétablir l’ordre.
Par ailleurs, en pays konkomba (circonscription de Bassari), l’insoumission chronique de la population quant au paiement de l’impôt et les vendette entre clans amènent le gouvernement à expédier en avril 1935 un détachement commandé par le lieutenant Massu (futur général d’Alger) ; jusqu’en juillet 1936, ce détachement réussit à faire 120 km de routes nouvelles et –sans tirer un coup de fusil- à rétablir la paix en cette région.
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