I. Mise en valeur
Le sud du Togo fut mis de façon prioritaire en valeur, cependant que le nord fut de 1907 à 1912 « fermé », aussi bien aux missionnaires qu’aux trafiquants européens.
Le nord était en quelque sorte le domaine réservé des administrateurs. Alors que dans le sud l’impôt de prestation (Steuerarbeit) correspondant à 12 journées de travail était fréquemment fourni sous forme de main-d’œuvre. Toutefois, le gouverneur comte Zech, dès 1904, envisageait une taxe de circulation (Wegegebühr) dans les cercles du nord, ce qui permet à Manfred Nussbaum (lequel travaille sur les Archives de Potsdam) d’ironiser sur les méthodes d’une administration qui, après avoir fait construire une route par des indigènes, leur fait payer une taxe pour l’utiliser. En réalité, cette taxe instituée par une ordonnance du 26 juillet 1913 ne frappait guère que les colporteurs étrangers.
Cependant, lors de la visite au Togo du Dr Solf, ministre des Colonies, des notables togolais lui présentèrent une pétition réclamant la suppression de la chaîne pour les détenus, l’entrée des indigènes au Conseil de gouvernement, la réduction des taxes de marché, etc. (publié… !)
Indépendamment de plusieurs plantations (plantations de Togo, de Gadja et d’Agou), peu nombreuses et peu étendues (environ 10000 ha), le développement économique fut marqué par l’introduction du teck qui sera la providence du service des P. et T. togolais et par la sélection d’une variété de coton, le R.S.I. (Togo Sea Island), particulièrement robuste et adaptée au pays.
Le 27 juillet 1904 était inauguré le premier wharf de Lomé qui sera détruit par un raz de marée le 16 mai 1911 et reconstruit en une année. Trois voies ferrées à partir de ce wharf ont été successivement construites : la ligne d’Anécho ou ligne des cocotiers inaugurée en 1905, la ligne Palimé ou ligne du cacao (1907), enfin la ligne du coton Lomé-Agbonou (1911) qui devait, en se prolongeant vers Bassari, devenir la ligne du fer. Le tronçon de 5 km séparant Agbonou d’Atakpamé fut terminé en 1913.
Pour le reste, des routes de 3 à 5 m pouvaient éventuellement servir pour les deux véhicules automobiles qui existaient au Togo avant 1914. Autrement elles supportaient des kéké (charrettes comportant quatre ou cinq tireurs à l’avant et autant de pousseurs à l’arrière. Tous les 20 ou 30 km un campement permettait au voyageur de faire halte et de changer d’équipes.
Le commerce extérieur en 1911 concernait l’Allemagne pour 52% et les territoires africains voisins pour 27%. Palmistes, huile de palme, caoutchouc (de liane) demeurent les principaux produits d’exportation, cependant que les cotonnades, le fer et le bois de construction sont les rubriques majeures de l’importation.
jeudi 28 juillet 2011
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