« LA COLONIE MODELE »

CHAPITRE VI

« LA COLONIE MODELE »

Les manuels scolaires allemands d’avant 1914 insistaient sur la Musterkolonie (la colonie modèle) qu’était depuis 1907 le Togo. Certes, des auteurs marxistes de l’Allemagne de l’Est ont pu faire des réserves sur le caractère modèle du système allemand. Mais dans l’ensemble, en 1914, le Togo était en plein essor.
Les historiens de la colonisation allemande sont en général d’accord pour faire de 1906-1907 un tournant de la politique générale pratiquée outre-mer.
La politique instaurée dans le tout nouveau ministère des Colonies par Dernburg (1910-1911) et Solf (1911-1918). Elle présente des aspects divers (revalorisation du commandement indigène, défense des structures foncières africaines, développement économique et social).

La séparation ne fut pas marquée au Togo sinon par le fait que l’année 1906 fut la première où le territoire équilibra son budget. Mais cette période est tout entière incluse dans le proconsulat du comte Zech (1906-1910) qui, après avoir été comme lieutenant et capitaine l’un des premiers explorateurs du Togo, sut donner une salutaire impulsion au développement économique grâce à un corps d’administration connaissant admirablement le pays et d’un très haut niveau.
Certes, « l’arbre du pendu » près du Bierplats qui domine chaque poste peut évoquer pour certains je ne sais quel sadisme teuton, mais en fait la pendaison frappait les condamnés à mort, c’est-à-dire les assassins, et ces formes judiciaires paraissaient aux Africains plus justes et plus simples que le système coutumier ou l’interminable procédure française. Ce que les Togolais, trente ans après leur départ, disaient des allemands, c’est qu’ils étaient « durs mais justes ».
Ajoutons toutefois que les Bezirkleiter (commandants de cercle) étaient parfois un peu fantaisistes, comme l’a montré la fameuse « affaire d’Atakpamé », appelée peut-être abusivement « le Kulturkampf au Togo », affaire au cours de laquelle un administrateur haut en couleurs, ancien planteur aux Indes, Geo A. Schmidt, devait s’illustrer en mettant en prison des missionnaires catholiques.

I. Mise en valeur

Demain, promis juré vous le saurez