I- Démographie
Le Togo, avec une densité moyenne de 29 habitants/km², est l’un des pays parmi les peuplés d’Afrique. Toutefois, ce chiffre moyen rend mal compte d’une occupation du sol très inégale allant des zones quasi désertes de l’Adélé et du Fasao aux fourmilières humaines des pays ouatchi, moba et kabrè, où la densité atteint 80, 100, 150 habitants/km².
Il n’est d’ailleurs pas facile de déterminer avec précision le peuplement, l’agglomération ayant personnalité civile et où se fait le recensement étant parfois très éloignée de la résidence effective de l’habitant. Il est vrai que la photographie aérienne permet de donner une idée plus exacte du peuplement.
Par ailleurs il existe de nombreux mouvements migratoires, les uns constituent une véritable colonisation intérieure, c’est celle par exemple des Kabrè et Losso de la région de Lama Kara dans les circonscriptions d’Atakpamé et Sokodé, d’autres sont saisonniers, tel le mouvement qui, à la saison sèche, entraîne les paysans des savanes vers les plantations de cacao du Ghana. Enfin, au Togo comme dans le reste de l’Afrique existe un mouvement très important des campagnes vers les villes.
Valeur des recensements : L’obligation chaque année de fournir dans le rapport annuel à la SDN ou à l’ONU des renseignements numériques précis a permis au Togo d’avoir une qualité de recensement remarquable pour l’Afrique. Toutefois, depuis une dizaine d’années, les responsabilités du recensement ont été progressivement transférées du chef-lieu de la circonscription à la capitale, du « commandant » au Service de la Statistique, qui se contente trop souvent d’évaluations et d’une augmentation de la population donnée par de simplistes règles de trois. Celles-ci, sur des structures démographiques aussi variées que celles d’Afrique, risquent d’aboutir à d’importantes erreurs.
l’estimation de janvier 1966 : L’estimation au 1er janvier 1966 était sur le recensement général de la population de 1958-1960 et l’enquête démographique de 1961 avec un taux d’accroissement moyen de 2,6%, les taux d’accroissement régionaux variant de 1,8% (dans les zones surpeuplées des pays kabrè et moba à forte émigration) à 3,4% pour les agglomérations urbaines, les riches terres à café et cacao de l’Akposso, enfin Bassari et la partie méridionale de la circonscription de Sokodé.
La répartition est justement donnée par la carte démographique que j’avais établie pour 1959 dans mon Histoire du Togo et qui n’a été que peu modifiée par l’accroissement de la population.
L’habitat est aggloméré en villages dans le sud et jusqu’au 9°30’ environ. Ces villages ont de nombreux copé (hameaux) et gleta (fermes) souvent très éloignés du village principal qui donnent une occupation du sol mieux répartie que la position des villages ne le laisserait supposer. L’habitat se modifie en soukhala abritant seulement la famille étendue à mesure que l’on s’avance vers le nord dans le pays kabrè, konkomba, moba, gourma, encore que la modernisation modifie rapidement le mode de vie traditionnel.
En 1958 on obtenait un tableau des villages avec leur nombre d’habitants qui correspondait au nombre d’habitants recensés (et parfois venue de très loin) dans le village.
Les centres urbains ont fait l’objet de recensement en 1958-1959.
La répartition des groupes d’âge était alors la suivante pour l’ensemble du pays :
Population scolarisable (entre 6 et 13 ans) : 29975 ; entre 20 et 65 ans : 58322 et au-delà de 65 ans : 4033.
La polygamie est encore (je dirais était..) bien souvent un signe extérieur de richesse. Mais en réalité le progrès social et politique a entraîné ne régression de la polygamie. (Est-ce vrai chez nombre de chefs d’Etat… ?)
En fait, ce qui frappe c’est l’extrême jeunesse de la population togolaise et son extraordinaire rythme d’accroissement qui nécessite une colonisation intérieure et une mise en valeur toujours plus poussées.
Quelle était la situation précoloniale du Togo ? Promis, juré, demain vous le saurez avec l’histaudidacte.
lundi 6 juillet 2009
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