I- Histoire des peuples du Togo
De longues suites de guerres et de razzias constituent le plus souvent l’histoire de ces peuples entourés par les nations militaires du Danhomé et de l’Achanti et menacés par les chasseurs d’esclaves installés sur la côte.
Nous envisageons surtout l’histoire des peuples de la côte qui nous sont mieux connus grâce aux récits des négriers, chefs de comptoirs et missionnaires.
Le peuple evhé
L’histoire de ce peuple a été maintes fois contée en raison des revendications nationalistes qui se sont manifestées après la deuxième guerre mondiale. Le fait que la mission de Brême se soit installée dès 1847 e, pays evhé a permis de noter très tôt les traditions d’histoire concernant ce pays.
Les groupements adja-evhé font presque tous état d’une origine commune à Kétou (actuel Dahomey) appelé parfois Amedzofé (=lieu de naissance) ou Mahoufé (=séjour de Dieu.) une fraction importante vient –probablement sous la pression des Yorouba- occuper la région de Tado sur les bords du Mono.
De Tado partent les fondateurs d’Allada (ce qui, sous Louis XIV, sera connu sous le nom de royaume d’Ardres) qui donneront également les dynasties à l’origine des royaumes de Porto-Novo et Abomey.
Au Togo le groupement Voudou va s’installer dans le site qui va devenir celui d’Atakpamé, cependant que les plus nombreux se rendent à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest du Mono près d’un bosquet de nettés à Nuatja (qui est la déformation de Ihoua (netté) tché (rester) d’où le nom de Nouatché devenu dans l’orthographe allemande Nuatjä qui se lit en français Nuatja.
D’abord peuplée de jeunes et de chasseurs, la cité prend le l’importance jusqu’à la domination d’un certain Agokoli qui a laissé le souvenir d’un tyran. Après avoir fait massacrer plusieurs notables, il oblige les habitants à élever autour de Nuatja des murs de terre. Dans cette terre pétrie par ses sujets, il fait mettre des épines qui les blessent. Devant les multiples brimades dont ils sont victimes, les sujets décident de partir. Comme c’est la saison sèche, les femmes rassemblent en des jarres l’eau de lessive et de vaisselle, puis, la nuit venue, elles arrosent la muraille pour la ramollir, cependant que le tamtam résonne pour couvrir la rumeur du départ… les clans prennent la fuite les uns après les autres : d’abord les Ho, puis les Akoviévé, les autres groupes, enfin les Bè qui ferment la marche. Dans les zones sableuses, pour effacer la trace de leurs pas, les Bè laissent des grains de mil si bien que les pigeons venus picorer, effacent les traces avec leurs ailes. D’où pour les Bè de la région de Lomé le totem conservé jusqu’à nos jours, du pigeon.
Les fugitifs se divisent en trois colonnes. La première partant vers le nord-ouest comprend notamment les éléments qui vont fonder les collectivités de Kpandou, Palimé, Agou. La deuxième, qui se dirige vers l’ouest, comprend notamment les groupements Ho. Enfin, la troisième qui part vers le sud compte, outre les Bè, les collectivités de Baguida, Lomé, Agouévé, Gamé, Tsévié, et celle qui va fonder Keta. Le chef de cette dernière, Sri, vieux et fatigué, se fait déplacer sur le bord de la route, déclarant : « je ne puis plus continuer, je reste ici, me nlo » (=je me pelotonne), d’où le nom d’Anlo.
Cet exode doit se situer à la fin du XVIIème siècle. Par la suite, d’autres groupements quittent Nuatja pour s’installer dans le cercle d’Anécho. Ils seront appelés Ouatchi (venant de Nuatja.)
les Akposso
Les Akposso qui habitent la « chaîne des Fétiches » à l’ouest d’Atakpamé peuvent être divisés en un certain nombre de clans. Plusieurs d’entre eux qui résidaient à Agbomé (une résidence située à environ 30 km au sud-ouest d’Atakpamé) se renent dans la région de Gbohoulé ( au sud de Sagada sir le Mono), puis remontent vers le nord chez les Mahi de Savalou (actuel Dahomey). Agokoli choisissant des enfants Akposso pour les sacrifices rituels , les clans akposso franchissent alors la montagne vers l’ouest et s’installent en pays Ahlo où ils doivent subir les attaques des armées achanti, mais ils trouvent toujours un sûr refuge dans la montagne.
Atakpamé : ville-refuge
Au début du XIXème siècle, le site de ce qui s’appelait alors Adina était occupé par un certain Atariwa. Celui-ci cède volontiers sa terre à Pedoké, chef de Gblito, qu constitue le quartier Voudou. Sur ces entrefaites, un groupe de Yorouba de Djamakpo chassé par les guerres d’Abomey est accueilli par Pedoké, lequel cède ce qui va devenir le quartier Djama au chef Atakpa. Ce dernier va donner son nom à la ville : Atakpamé (=chez Atakpa.) Deux à trois ans plus tard, les Yorouba de Tchetti, conduits par leur chez Daye, arrivent. Ils fondent le quartier grnagna (=ils sont de notre connaissance) d’après la phrase dite par le chasseur envoyé à leur rencontre.
Ces trois groupements se seraient installés sous le règne du roi dahoméen Madogougou Adandoza (1803-1818). Ils eurent à subir fréquemment les attaques des armées d’Abomey. En 1840, sous la direction du chef Komlan, 400 jeunes gens résistent avec un exemplaire courage à l’assaut des armées dahoméennes. Ils ne succombent qu’en raison de l’intervention des amazones. D’autres campagnes ont lieu. L’une d’elles est particulièrement catastrophique : les Atakpamé, qui sont restés cachés après leur défaite dans les forêts akposso, reviennent affalmés après plusieurs journées de jeûne. Trouvant des marmites pleines de viandes ils se précipitent… et c’est ensuite qu’ils réalisent qu’ils ont dévoré les restes de leurs propres parents…
les traditions bassari
ils font état d’invasions dagomba dont la dernière remonte aux environs de 1873. L’armée dagomba, après un siège de trois ans, se replie ensuite. Autrement les Bassari, de par leur puissance industrielle (ils détenaient les secrets de la fabrication du fer), entretenaient les meilleurs rapports avec toutes les populations environnantes.
l’histoire du royaume tyokossi de Mango
l’hsitoire du royaume tyokossi de Mango, après son installation dans la plaine de l’Oti, n’est qu’une suite d’opérations militaires menées en plaine par des guerriers à cheval soucieux de faire rentrer les impôts de leurs serfs moba, gourma, Bou Kombong et Bou Bankan. Mais leur domaine s’arrêtait aux contreforts des montagnes du pays kabrè et tamberma.
Conclusion partielle
Certes, des traditions historiques existent pour tous les peuples du Togo qui remontent souvent jusqu’au XVIIIème siècle, mais il n’est pas possible de les retracer toutes et nous ne pouvons que renvoyer le lecteur curieux d’en savoir davantage aux ouvrages plus détaillés indiqués dans la bibliographie.
CHAPITE IV : LES EUROPEENS SUR LA COTE TOGOLAISE AVANT 1884
I- Négriers et commerçants
Les 35 km de littoral togolais sont intégralement situés dans la région baptisée au XVIIème siècle côte des Esclaves, ce qui dispense de toutes explications complémentaires.
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