Powered By Blogger

vendredi 28 août 2009

CHAPITRE III : HISTOIRE PRECOLONIALE DES PEUPLES DU TOGO

CHAPITRE III : HISTOIRE PRECOLONIALE DES PEUPLES DU TOGO

Il est évident que les limites du Togo étant fixées par définition, lors du partage colonial de la fin du XIXème siècle, puis après la première guerre mondiale, il nous est difficile de nous borner au strict domaine togolais.

Ainsi, les Tyokossi nous entraîneront de la Côte d’Ivoire à la Haute-Volta en passant par le Ghana et le Togo. Les Ana d’Atakpamé viennent d’Ifè et leur histoire est une succession de luttes contre le puissant royaume d’Abomey.
Si le Togo est moins favorisé que ses voisins de l’est et de l’ouest quant aux relations des missionnaires, négriers, et chefs de comptoir au XVIIème siècle, il existe cependant d’intéressants rapports dans les archives hollandaises et danoises. Au XIXème siècle, les navigateurs français et anglais de la lutte anti-esclavagiste, les missionnaires protestants méthodistes, ceux de Bâle et de Brême, les Pères des missions africaines de Lyon, enfin les commerçants venus organiser le commerce de l’huile de palme nous offrent de multiples informations.
Par ailleurs les traditions orales des divers peuples ont permis d’intéressants recoupements.

I- Préhistoire

Est-ce carence d préhistoriens ou manque de documents lithiques ? Toujours est-il que la préhistoire togolaise est déplorablement pauvre et récente. Un article d’un certain Schwanold dans le Zeitchrift für Ethnologie de 1913 signale pour la première fois des monnaies de pierre trouvées dans l’Avatimé (actuel Togo ghanéen.) En réalité, ces petits quartz arrondis de 4 à 6 cm de diamètre, percés en leur centre sur les deux faces de trous coniques évoquent un enfilage sur un cordon disparu depuis. Plus tard on décrit à Aného et Alédjo des so-kpé (pierres à foudre) et des pierres levées, symboles de fécondité. Enfin, en 1956, furent trouvées des pierres taillées que l’on peut rattacher à une industrie sangoenne de type forestier. Ces formes sangoennes évoluées difficiles à dater seraient postérieures à la dernière transgression marine (inter pluvial kamaso-gamblien.)

II- Les grandes étapes du peuplement

Il n’y malheureusement aucun lien de continuité entre les quelques rares données de la préhistoire entre les quelques rares données de la préhistoire et les traditions orales et les témoignages orales des premiers navigateurs de la fin du XVIIIème siècle et les missionnaires du XIXème siècle qui nous permettent de remonter en gros jusqu’au XVIIème ou au XVIIIème siècle.

1- Les présumés autochtones

La montagne bien arrosée, relativement saine et giboyeuse a servi de refuge à des éléments de populations qui se disent autochtones. C’est le cas des Tingedane (=possesseurs de la terre) et des Nassab de Bidjenga et Nakitindi-Laré dans les environs de Dapango, c’est le cas aussi des Natchaba de Mandouri, des Dyé, Bou Bankan et Bou Kombong des plaiens de l’Oti, des Tamberma ert Sorouba de l’Atakora, d’une partie des Bassari, Moba, Losso, Ntribou, Kabrè, Logba, Akébou, Akposso, Bédéré et Bogo (que les Evhé appellent Ahlo.)

2- Eléments venus de l’extérieur

A)- Est : Les groupements Adja-évhé sont passés par Kétou (Dahomey) et Tado avant d’aller à Nuatja d’où s’effectuera la grande dispersion à cause de la férocité du tyran Agokoli.
Les Ana (Yoruba) qui peuplent à Atakpamé les quartiers Gnagna et Djama sont venus des environs de Savalou un peu avant leurs voisins Fon-Mahi. Par contre, c’est du royaume bariba de Kouandé au Dahomey que sont venus les quelques 4000 Bariba qui peuplent la zone frontière du Dahomey un peu au nord du 8ème parallèle.

B)- Ouest : Les Guin sont venus de la région d’Accra lors de leur défaite face aux Akwamou (1660) et de la mort de leur chef Okaïkwa. D’après la tradition, Foli Bébé et Foli Hemadzo emportèrent deux trônes, l’un d’ivoire, l’autre d’ébène et s’établirent en 1663 à Gligji, alors placé sous l’autorité du roi de Tado. Ils furent suivis en 1680 par Ashangmo, fils et successeur d’Okaïkwa, et par plusieurs clans notamment les Tougban, les Ela, les Nungo, les Akoué.

Très peu de temps après sont venus s’installer les Fanti d’El Mina, plus spécialement dans le commerce. Conduits par un certain Quam Dessou, ils nommèrent leur village Anécho (la maison des Ané.) Les Acthem, à la suite de guerres survenues en pays achanti, vont d’abord s’installer à Kpedji (sur les bords de la Volta), puis gagnent Kpélé, Nuatja et enfin Kpessi.

Les Aniagan sont venus sous la pression achanti du confluent de l’Oti et de la Volta jusqu’à la vallée de l’Anié où ils se sont installés sur des terres alors vides.
Les Tyokossi de Sansanné Mango, nous l’avons vu, sont venus à la fin du XVIIIème siècle de l’actuelle Côte-d’Ivoire à travers l’actuel Ghana. Les reîtres tyokossi soumettent alors les clans gourma de la région puis s’installent au site de Kouniogou dans la vallée de l’Oti, auquel ils donnent le nom de leur patrie d’origine, Mango, précédé de Sansanné (= le camp.)

C)- Du nord (actuel Burkina Faso) sont venus en deux grandes vagues migratoires les Temba d’origine gourma : la première est constituée par ceux de coutume louwa, la deuxième par ceux de coutume mola qui, venus sans doute à la fin du XVIIIème, auraient fondé sept villages royaux dont les familles princières fournissaient les souverains. Ces Temba sont plus fréquemment appelés Cotocoli, ce qui vient peut-être d’un sobriquet Koto Kolim (= donne et reprend) donné par de commerçants Dendi de Djougou qui, après avoir payé la marchandise, s’étaient vu dépouillés sur le chemin du retour par ceux qui leur avaient rendue.
Nous sommes forcés de passer rapidement sur les migrations de faible amplitude des petits clans et de laisser le lecteur sur cette sommaire mise en place des divers peuples qui forment actuellement la nation togolaise.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire